Je vous mentirais si je vous disais que ma nouvelle vie so made in America ne me plaît pas. Mais je vous mentirais aussi si je vous disais que la France ne manque pas. Du coup, je n’ai pas hésité à sauter sur l’occasion de séjourner au Canada pour retrouver un peu de cet univers francophone qui me rappellerait mes origines.
Une touche frenchie à la canadienne
J’ai décidé de partir dans la province du Québec parce que c’est la partie la plus française d’Amérique du nord. A mon arrivée, je suis quand même un peu déboussolée. On parle bien la langue de Molière -ma langue- mais avec quelques variations joliment exotiques.
Déjà, la prononciation est différente. Le il(s) se prononce i, le elle(s) devient a ou al. On dit plutôt pis au lieu de et. Certaines voyelles ou même des syllabes disparaissent en fin de mot. Du coup, les vinaig’, liv’ et res’ remplacent par exemple les mots vinaigre, livre et reste.
Après, il y a les expressions que j’ai beaucoup adoré. Se faire brasser le canayen (comprenez se faire passer un savon), avoir les mains pleines de pouces (être maladroit, donc), avoir des bidous (avoir de l’argent), être aux oiseaux (être heureux) ou encore être pissou (être lâche), etc.
Et puis j’ai commis quelques bourdes. En échangeant avec les locaux, j’ai raconté que j’adorais les gosses. Ça a déclenché le fou rire général parce que les gosses en version locale, c’est les testicules. Imaginez le malaise. J’ai compris qu’il y avait beaucoup de risques de confusion. On dit par exemple écurant au lieu de incroyable ou encore fin au lieu de gentil.
Mon vocabulaire s’est bien enrichi pendant mon séjour chez les Québécois!
Festivals me voici !
J’avais bien calculé mon coup pour visiter Montréal durant les festivals de l’été alors je peux vous garantir que mes vacances étaient bien remplies.
J’avais manqué le bateau (raté l’occasion chez les Québécois) d’assister aux Francos de Montréal, organisés en juin. C’est un festival qui s’articule autour de la chanson française, rassemblant des artistes de rue et des artistes connus comme Marie-Mai, Julien Doré Dommage pour cette fois !
En juillet, la ville est le théâtre du Festival international de jazz. Des centaines de concerts sont organisés à ciel ouvert et donc accessibles gratuitement. En tant que jeune fille au pair, je n’ai pas beaucoup de moyens donc je ne fais pas la fine bouche. Je saisis l’opportunité d’assister gratuitement à ces représentations. L’ambiance est à chaque fois explosive et délirante. Inutile de vous préciser que j’ai adoré.
C’est toujours en juillet que le Quartier des spectacles accueille le Festival international Nuits d’Afrique. Ne voulant pas manquer le bateau de m’évader dans les Caraïbes et les pays d’Afrique, je me suis bien arrangée pour assister à l’événement. La nuit était vibrante de bonne humeur, dépaysante par les tonalités, les rythmes et les accents.
Pour moi, l’été est la période parfaite pour décompresser et tous les moyens sont bons pour m’offrir de généreuses doses de fous rires. Vous savez quoi ? Mon séjour canadien a aussi coïncidé avec le Festival Juste pour rire. En plus des spectacles en salle, il y avait aussi des parades et différentes animations dans les rues. Que du bonheur !
Les dimanches, de nombreux jeunes se réunissent spontanément au parc du Mont Royal pour s’amuser au rythme des tam-tams.
J’avais bien retrouvé la francophonie et ça m’a réconfortée. Et puis, ça a été l’occasion de découvrir une culture différente de la mienne. Ces différences qui sont justement une richesse inestimable qui font tout le charme de mon séjour loin de chez moi. A tantôt les canadiens !